La communication est souvent perçue comme un outil flexible, capable de tout rattraper. Mais ce n’est pas son rôle. Frédéric Fougerat, communicant reconnu, a récemment rappelé une vérité essentielle : « La communication n’est pas la variable d’ajustement de l’inorganisation des autres. » Cette phrase percutante, publiée sur LinkedIn, résonne fort dans un secteur où l’urgence est trop souvent confondue avec l’imprévu. Décryptons pourquoi la communication mérite une place stratégique et non un rôle de pompier.
L’urgence en communication : une illusion contre-productive
En communication, les urgences sont rares. L’urgence, la vraie, c’est pour les pompiers ou les hôpitaux. Sauver des vies, c’est une urgence. Mais combien de situations en communication méritent ce qualificatif ? Très peu. Oui, il peut y avoir des imprévus. Une crise peut surgir, un événement inattendu peut bouleverser un plan. Mais ces situations restent exceptionnelles. La plupart des demandes urgentes sont en réalité le résultat d’un manque d’organisation en amont.
Quand une équipe demande à la communication d’agir dans l’urgence, elle ne fait souvent que transférer son propre retard ou ses erreurs. C’est une pratique inefficace qui met tout le monde sous pression. Elle nuit à la qualité des messages et des actions. La communication ne peut pas compenser une mauvaise planification ou une chaîne de décision dysfonctionnelle. Ce n’est pas son rôle, et ce n’est pas une solution.
La communication doit être intégrée dès le départ
La clé d’une communication réussie, c’est l’anticipation. Collaborer avec une équipe de communication, ce n’est pas l’appeler à la dernière minute. Ce n’est pas non plus lui demander de rattraper un projet mal préparé. C’est l’associer dès le début, au moment où les idées prennent forme.
Pourquoi ? Parce que la communication ne se limite pas à transmettre un message. Elle structure, met en valeur et donne du sens. Sans elle, beaucoup de projets restent invisibles, voire inutiles. Intégrer la communication en amont permet de gagner du temps et d’éviter les écueils. Cela garantit aussi que les messages soient cohérents, les supports adaptés, et les actions efficaces.
Demander à un communicant d’intervenir en fin de processus, c’est risquer un résultat bâclé. C’est aussi sous-estimer l’importance de son travail. La communication n’est pas un simple outil d’exécution. C’est une fonction stratégique qui mérite d’être prise au sérieux.
La communication pompier ne rattrape pas l’inorganisation
Il est tentant de croire que la communication peut tout résoudre. Un retard ? « La com’ s’en occupera. » Une erreur ? « Faites un communiqué. » Ce réflexe est courant, mais il est dangereux. La communication ne peut pas compenser les failles d’un projet. Elle ne peut pas non plus rattraper un manque de préparation.
Quand elle est utilisée comme un pansement, elle perd de sa valeur. Elle devient réactive, au lieu d’être proactive. Les communicants se retrouvent à travailler dans l’urgence, sous pression, et sans les moyens nécessaires pour bien faire. Ce fonctionnement est inefficace et démotivant. Il nuit à la qualité du travail et à l’image de l’entreprise.
Respecter la communication, c’est respecter le travail des autres
Pour que la communication joue pleinement son rôle, elle doit être respectée. Cela passe par une meilleure organisation et une vraie collaboration. Associer la communication dès le départ, c’est reconnaître son importance. C’est aussi valoriser le travail des communicants.
Les communicants ne sont pas là pour réparer les erreurs des autres. Ils sont là pour construire, valoriser et accompagner. Leur travail demande du temps, de la réflexion et de la créativité. Les réduire à des exécutants, c’est passer à côté de leur valeur ajoutée.
Alors, posez-vous la question : est-ce que vous intégrez la communication au bon moment ? Est-ce que vous lui donnez les moyens de réussir ? Ou est-ce que vous la considérez comme une solution de secours ?
Une collaboration gagnante pour tous
Travailler avec la communication, c’est collaborer. C’est partager des informations, des idées, et des objectifs. C’est aussi respecter les délais et les processus. Une bonne collaboration profite à tout le monde. Elle permet de gagner en efficacité, en qualité, et en impact.
La communication n’est pas un luxe. Ce n’est pas non plus une variable d’ajustement. C’est une fonction vitale, qui mérite d’être intégrée et respectée. Alors, la prochaine fois que vous pensez à la communication, ne la voyez pas comme une solution de dernière minute. Voyez-la comme un partenaire stratégique, dès le début.
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